De la question du vote blanc

Publié le par Yohan DRIAN

 http://artslivres.com/images/Resized.php?File=AL33_VoteBlanc.jpg&w=400&q=80Bonjour à toutes et tous,

Aujourd'hui je vais évoquer un sujet qui revient sur le devant de la scène politique à l'approche des prochaines élections. Une fois de plus on se questionne sur la possibilité de retenir enfin comme un choix politique "le vote blanc".

De quoi parle t-on exactement

Le vote blanc consiste pour un électeur à déposer dans l’urne un bulletin dépourvu de tout nom de candidat. C'est un choix de non-choix, car pour l'électeur, aucun candidat n'est crédible. C'est aussi un choix de protestation, un message envoyé aux politiques pas les électeurs pour leurs signifier le manque de crédibilité de ces derniers.

C'est un moyen de dire "on ne vous crois pas".

Une solution à la démobilisation électorale

Depuis plusieurs décennies, on constate - et toutes les études le prouvent - qu'il y a de moins en moins de citoyens inscrits sur les listes électorales, et pour ceux qui le sont on constate une abstention massive ! (En particulier les jeunes et les habitants des quartiers populaires) Donc, nos élus le sont finalement avec de moins en moins de voix... Mais dans le système actuel, seul le pourcentage des voix exprimées compte.

Un moyen de mettre les partis politiques face à leur responsabilité

Le vote blanc s'il était comptabilisé prendrait de plus en plus de poids électoralement, c'est une évidence dans le contexte de défiance vis à vis des hommes politiques qui sévit actuellement. Plus encore, il serait l'expression renforcée de la légitimité d'un élu, car s'il est élu avec peu de bulletins blancs, ses décisions seront peut-être mieux respectées parce qu'il recueille l'assentiment positif des électeurs. Inversement, en cas de forte abstention ou de nombreux votes blancs ou nuls, il est probable que l'élu reflète moins fidèlement la volonté majoritaire et que l'adhésion à ses choix politiques soit moins assurée.

Le juxtaposer au tirage au sort

Le vote blanc doit être comptabilisé, car un électeur qui a, au minimum, la conscience citoyenne d'être inscrit sur les listes électorales et de se déplacer pour aller voter, doit voir sa voix tenue en compte. C'est une question simple et basique de démocratie... Mais après que fait-on de cette voix ?

A mon avis, le pourcentage des votes blancs doit être intégré dans les résultats définitifs, il doit également, s'il est majoritaire au premier tour (aussi bien pour un élection directe que pour passer un candidat au second tour) être couplé avec le tirage au sort entre les différents candidats en lice... Avec toutefois une limite (comme cela s'applique en au Pérou) qui consiste a invalider l'élection si le vote blanc atteint ou dépasse les 2/3 (soit plus de 66,6%).

Cela aurait le double avantage de pousser les partis qui présentent des candidatures témoins d'accepter les mandats qui leur seraient confiés (ce qui participerait à la diminution de ce type de candidature), tout en transformant par tirage au sort un "non-choix" en choix, qui permettrait une représentativité plus accrue des petits partis et donc donnerait un reflet pluraliste à une démocratie enfermée dans la bipolarisation politique entre le PS et l'UMP. De plus cela pousserait les partis à se réintéresser aux vrais problèmes de nos concitoyens tout en participant à diminuer cette politique "hors-sol" que nous connaissons actuellement.

En conclusion

C'est une vision juste d'une démocratie retrouvée qui aurait le courage de reconnaître l'engagement citoyen de ces électeurs qui vont voter, plutôt que de continuer la démarche populiste des partis politiques qui tentent de mobiliser des abstentionnistes... Ceux qui n'ont même pas à coeur d'aller voter, quand dans de nombreux pays, certains se battent jusqu'à la mort pour obtenir ce droit !

L'attitude actuelle des partis politiques - en ne reconnaissant pas le vote blanc - est un affront à ses citoyens qui veulent faire entendre leur mécontentement ! C'est une insulte permanente à leur devoir de mobilisation citoyenne. On arrête pas de nous parler de démocratie participative, dans une course effrénée à la modernisation politique dans le but de passer pour moins ringard que le voisin, mais comment peut-on se prétendre à l'écoute des citoyens quand un vote exprimé démocratiquement est à ce point bafoué ?

Publié dans Intérieur

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